07 Sep, 23

Initié par Dominique Nieto, l’aventure nocturne du 6 août n’avait pas répondu aux attentes des différents protagonistes. Brouillard, froid et vent tempétueux avaient annihilé tous les espoirs de découvrir le spectacle enchanteur d’un lever du soleil. Pascal Mathieu qui découvrait ce type d’épopée, était particulièrement frustré par cette tocade météorologique et avait manifesté l’envie de recommencer l’entreprise.

Est-ce le retour de cet épisode de chaleur de ce début de mois de septembre qui le décida à tenter à nouveau l’aventure, toujours est-il que le 5 septembre à 21h04, il adressa via l’application WhatsApp, une invitation à partager cette expérience avec son collègue belge Urbain.  Seul Christian Vernet céda à l’engouement de cet épisode crépusculaire.

Pour cette nouvelle tentative, Pascal avait choisi de grimper par le côté sud du mont chauve. A 2h45, ils quittèrent les Paluds en direction de Bédoin. La température était agréable et le ciel totalement dégagé de nébulosité, augurait de la réussite du projet.

Ils garèrent le véhicule sur le parking à l’entrée de Bédoin et avant d’enfourcher leur vélo à 4h00, accompagnés par le tintement des cloches du village qui résonnaient dans la nuit étoilée. Equipés de lampes frontales fixées solidement sur le guidon par des colliers en plastique, ils débutèrent l’ascension avec entrain, dans un rai de lumière, qui fusait sur quelques mètres. Ils ne sont pas hâtés, malgré les bonnes sensations que procuraient la fraicheur de cette nuit automnale. Puis le virage de Saint Estève se devina dans le faisceau lumineux et de loin en loin la lune glissa au milieu de cette tranchée formée par les arbres de la forêt. Ils progressèrent à l’écoute de mère nature, à l’affut moindre bruit, mais les chamois sont restés tapis dans l’ombre. Arrivés au Chalet Reynard, le groupe s’accorda un moment de détente pour reposer les jambes, reprendre leur souffle et s’hydrater. Mais un incident faillit compromettre la fin de l’ascension. En effet au moment de repartir, Christian n’arrivait plus à clipper sa chaussure sur la pédale automatique. Il essaya différentes postures en vain. Tous essayèrent à tour de rôle, en exerçant la pression à la main, avec des mouvements latéraux, mais rien à faire. Le bruit du ressort qui se resserre sur la cale ne se faisait pas entendre. Puis au bout d’un quart d’heure, Christian retrouva le sourire, il venait d’entendre le clic salvateur. Était-ce un gravillon récalcitrant qui était à l’origine du dysfonctionnement ? ils ne le sauront pas ! Mais ils étaient heureux de reprendre la direction du sommet. Une seule voiture troubla le silence qui les environnait. A cette occasion, ils virent le sommet éclairé en partie par les phares du véhicule que cette photo d’Eric Martinez illustre parfaitement.

Arrivés au sommet ils furent d’abord surpris par le nombre de personnes qui s’étaient données rendez-vous pour observer le spectacle et personne ne fut déçu. L’horizon s’est petit à petit éclairé par un suintement de rose, qui tourna au jaune. L’obscurité de la nuit s’est estompée petit à petit et l’orange enflamma le ciel.

Puis le disque solaire se dessina au-dessus des Alpes.

Enfin de très nombreuses nuances de bleu s’emparèrent du ciel pour dévoiler le paysage avec le jour qui s’éveillait lentement.

Le spectacle du camaïeu de couleurs fut saisissant et ils garderont pendant longtemps le souvenir de ce décor superbe.

Après ce moment magique, ils rebroussèrent chemin par la même route, en se laissant dégringoler au fil des virages, sur cette pente vertigineuse. Ils ne mirent pas longtemps pour retrouver leur véhicule et ils décidèrent de commencer la journée avec une tasse de café bien chaud.

Dominique Nieto qui fédère chaque année un petit groupe de collègues dans ce type d’épopée, a réussi à élargir le cercle des aventuriers noctambules.