19 Sep, 23

Comme l’an dernier Gilbert Vial s’était inscrit à la Drômoise qui est l’événement incontournable de la fin de saison.  Il a réussi à entrainer Luc Ferrier dans cette chevauchée cycliste, qui se positionne le 3ème week-end de septembre.

Ce cocktail magique qui fait partie des 10 grandes cyclosportive françaises, est composée de 3 journées sur 3 secteurs géographiques différents :

La randonnée du vendredi avec les décors du Mont Ventoux et ses accents de garrigue provençale,

le samedi, les coureurs sont orientés sur les hauteurs du plateau du Vercors

et dimanche randonnée ou cyclosportive en drômoise classique à travers vignes et noyers.

Ils ont pris la route le vendredi 15 septembre à 5h30 pour être au départ de la 1ere étape à La Motte Chalancon à 9h00. Cette première journée à l’accent provençal de 100km et D+ 1850m comporte 6 cols : Soubeyrand, la Sausse, Lescou, Muse, Guillens et enfin les Roustants.

Les 250 coureurs se sont élancés à 9h00 avec beaucoup d’enthousiasme pour escalader la première difficulté de la journée : le col de Soubeyrand et ses 994 mètres d’altitude, à la pente moyenne de 6,6%. Dès les premières déclivités, le peloton qui serpentait à vive allure entre vergers et vignobles, s’est totalement disloqué. Les plus costauds prirent le large, tandis que ceux qui étaient plus à la peine, commençaient presque à regretter de s’être engagés dans cette galère. Les deux palunais se situaient dans le premier tier des concurrents, guidés par leur longue expérience de la bicyclette, qui leur préconisait de monter sagement pour économiser des forces. Attitude qu’ils sauront tenir tout au long de cette belle journée ensoleillée. Une fois le sommet passé, les différents groupuscules chamarrés pouvaient s’arrêter au premier ravitaillement situé dans le charmant village de Sainte Jalle, au caractère médiéval. Dans une ambiance festive, le stand proposait en chanson, saucissons, pâtes de fruits, fruits secs, pain d’épice, chocolat, céréales, etc… Bref, il y en avait pour tous les goûts. Mais il ne fallait pas se laisser griser par les victuailles abondantes, sous peine de rester planté dans les prochains cols.

L’itinéraire de cette épreuve emmenait les coureurs dans les fameuses gorges de Saint-Ferréol-Trente-pas. Défilé minéral étroit où coule le ruisseau qui parait-il, autrefois se traversait à l’aide de trente gués. Ce royaume minéral à l’abri des hautes falaises des Baronnies, est magnifique.

Les gorges de Saint-Ferréol-Trente-pas

Mais pas le temps de flâner pour admirer l’ancien château féodal ou l’église rustique à double clocheton, car les pentes du col de la Sausse étaient déjà là, pour mettre en évidence l’aisance d’un Gilbert Vial virevoltant, enchanté par l’environnement ponctué des petites perles du sud de la Drôme. Le deuxième et dernier ravitaillement de Saint-Nazaire-le-Désert était du même acabit que le précèdent. Il permit à nos deux protagonistes, de reprendre des forces pour enchainer les trois derniers cols avant de se laisser descendre vers La Motte Chalancon, où les organisateurs avaient prévu de réconforter tout ce beau monde, par un repas agrémenté d’une belle et succulente saucisse de bœuf.

Une fois repus, les deux palunais prirent la direction de l’Abbaye de Valcroissant, située à proximité de Die, où ils trouvèrent le réconfort rustique pour deux nuitées. Après avoir englouti un plat de lasagnes, ils ne mirent pas longtemps pour trouver le sommeil réparateur.

L’Abbaye cistercienne de Valcroissant transformée en exploitation agricole privée.

Le lendemain dès 7h30, ils filèrent à Die pour une deuxième journée cycliste, qui rassemblait 500 courageux malgré la pluie matinale. Un circuit exigeant de 115km avec 5 jolies bosses était au programme de cette journée, avec notamment le panoramique col du Rousset, le surprenant col de Chaux Clapier ou encore l’époustouflant cirque de Comble Laval. Pierre Ozimek qui se partage élégamment entre les clubs cyclistes des Paluds de Noves et celui de Noves, était au départ de ce condensé des plus belles routes du plateau du Vercors.

Au départ de Die sous la pluie. Pierre Ozimek, Luc Ferrier et Gilbert Vial.

 Les choses sérieuses commençaient dès l’entame du parcours, par la montée du col du Rousset sur route fermée.

Col particulièrement redouté par Luc Ferrier, non pas par le pourcentage de la pente 4,2%, mais plutôt par les 21km d’ascension pour se hisser au sommet, qui culmine à 1254 mètres. Les trois complices entamèrent les hostilités sereinement.

Gilbert qui avait des fourmis dans les jambes se réfrénait pour ménager Luc plus à la peine.

Et que dire de Pierre qui au mois d’aout, avait terminé la cyclosportive Paris-Brest-Paris, soit 1218km en moins de 73 heures. Il ne donnait pas l’impression de forcer, les jambes tournaient avec une facilité déconcertante.

D’ailleurs après le ravitaillement de La Chapelle-en-Vercors et dès les premières pentes du col de Carri, Gilbert et Luc l’invitèrent à partir seul à l’assaut des autres cols.  Ce qu’il fit presque en s’excusant ! Il s’éloigna rapidement à l’assaut des cimes du périple.

Le col de Carri passé, le parcours les a conduit vers le somptueux cirque de Combe Laval, où la route sinue à flanc de montagne pour offrir une vision magnifique de cette entaille titanesque de 4km de profondeur, dominant le pays Royannais.

Après ce spectacle exceptionnel, ils ont traversé la forêt de Lente, avec notamment le col de Chaud Clapier et son point de vue face au sommet du Vercors. Montés à 1431 mètres d’altitude, ils savaient que le col de Saint Alexis et le col du Rousset ne présenteraient pas de grosses difficultés. Le retour vers Die totalisait un D+ 2050m, ce qui les a mis en appétit.

Pierre aurait surement eu le temps de prendre la douche en les attendant, mais il a patienté pour les accueillir en compagnie de son épouse Edith, pour ensuite, aller déjeuner ensemble.

Encore un signe de l’esprit de saine camaraderie qui anime ce club.

Le repas qui était également prévu par les organisateurs, était agrémenté de porcelets grillés à la broche et d’une succulente douceur chocolatée pour le clôturer.

Le magnifique cirque de Combe Laval. (photo internet)

Le dimanche, 2500 coureurs se pressaient au départ de l’épreuve. Il y avait les « cadors » qui voulaient en découdre dès le départ sur les parcours de 78, 115 et 138km, ceux qui venaient découvrir les pépites du Haut-Diot en randonnée sur le parcours du 78km, puis ceux qui venaient en famille pour profiter de la discipline aux sons des fanfares et autres groupes de musique, sur un circuit de 47km.

Les 3 palunais avaient opté pour la cyclosportive de 78km. Gilbert et Luc qui étaient arrivés plus tôt, sont allés sur la ligne de départ et se placèrent au 3éme rang derrière les dossards prioritaires. Ainsi ils pouvaient aborder le départ dans de bonnes conditions. Pierre qui est arrivé accompagné de son fils Jean plus tardivement, est venu les saluer avec Edith, avant de se positionner en fond de rue, auprès de son ado, au fort potentiel physique.

Puis le speaker a donné le départ. Le temps d’enclencher les pédales automatiques, et les voilà déjà à plus de 40km/h en remontant la vallée du Bez. Une fois le village de Châtillon-en-Dios passé, les choses se compliquèrent pour Luc. Dans les jolies gorges du Gâts, la route s’est sérieusement redressée et l’allure n’a pas faiblie. Il a dû lever le pied pour ne pas « exploser ». Pierre qui passa sur sa gauche en l’encourageant, ne put rien faire pour lui permettre d’accrocher le rythme effréné de ce groupe de coureurs. Puis une autre cohorte bigarrée l’a doublé sans qu’il puisse suivre le rythme trop élevé pour lui. Enfin il a pu trouver un court instant, peu de répit derrière un petit groupe, qui roulait plus modestement jusqu’à l’entrée du tunnel, dont la pente est indiquée à 12%.

Heureusement le premier ravitaillement situé à Boulc, juste avant le col de Miscon, lui a permis de grignoter quelques abricots secs. Gilbert qui était en panne de jambes arriva quelques minutes plus tard. Après cet encas réparateur, ils sont repartis ensemble sur la petite route qui serpente au milieu des vignobles, à l’assaut des 4,2km du col de Miscon, dont le point culminant est à 1021 mètres. Il a fallu franchir un passage à plus de 10%, avant de basculer vers Luc-en-Diois. Puis dans la montée du col de Pennes, Jean Louis Rouger, un autre coureur de l’Union Sportive Palunaise, était venu à moto, les applaudir et prendre quelques photos. D’ailleurs ils prirent le temps de s’arrêter pour le saluer et le remercier chaleureusement. Il leur a dit « Pierre est passé depuis un long moment ». Cela ne les a pas étonnés, car leurs vitesses respectives n’étaient vraiment pas les mêmes.

Gilbert Vial (photo de Jean Louis)
Luc et Gilbert dans le col de Pennes (photo de Jean Louis)

Un autre ravitaillement a attiré leur attention avant de revenir sur Die par de petites routes, dont le passage au collet d’Ausson et son magnifique point de vue sur la Drôme.

C’est main dans la main qu’ils ont franchi la ligne d’arrivée, geste authentique souligné par le speaker, qui fut séduit par cet élan de fraternité au bout des 1300 mètres de dénivelé positif. 

Pierre et Edith les ont salué gentiment à leur arrivée après avoir patienté pendant presqu’une heure sur la ligne d’arrivée. Ils ont prolongé ce moment de convivialité lors du repas à base de délicieux ravioles, sous la serre dressée pour l’occasion, par les organisateurs.

La pratique de la bicyclette est un sport dur physiquement, mais c’est aussi une école de volonté dont les enseignements sont utiles dans la vie de tous les jours. Ces trois journées ont su combler leurs attentes, tant au niveau du plaisir des yeux que du dépassement de soi et quand ces plaisirs sont partagés, c’est fabuleux !

Pour terminer, il fallait absolument souligner la convivialité des organisateurs et de tous ces bénévoles qui ont prodigué des encouragements tout au long du parcours. Une prestation parfaite à chaque ravitaillement et les repas « made in Drôme » ont été particulièrement appréciés par les participants.

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