Fils de Yvonne et Aimé Gret, Gilbert a usé ses fonds de culotte sur les bancs de l’école communale des Paluds de Noves. Son Certificat d’Etude en poche, il a également réussi son CAP de boulanger pâtissier, et il a appris le métier à la boulangerie Jouve, située face au Café du Siècle, à côté de la boucherie Guerin du village de son enfance. Enfin il a réalisé son rêve « avoir son propre magasin au Paluds de Noves », en acquérant la boucherie qui était en vente, dans laquelle la famille Charles partageait la passion du métier, en face de l’école communale. Quelques travaux ont été nécessaires pour transformer la boucherie en boulangerie et Yvonne, sa maman qui zozotait et qui n’était pas peu fière de son « Zibert », a accueilli les premiers clients de la nouvelle boulangerie du village en 1974.
Puis Gilbert a rencontré Elisabeth qui est devenue son épouse et qui a remplacé sa maman à la boulangerie. De cette histoire d’amour, est née Elodie qui a également fait ses premières armes au sein de l’école communale, en face de la boulangerie.
Un jour, Gilbert a eu l’idée de revisiter la Tropézienne pour en faire une exquise pâtisserie, dont la brioche à la fleur d’oranger fond littéralement dans la bouche. Saupoudrée d’un zeste de sucre glace pour apporter cette finesse qui s’accommode à merveille avec la crème mousseline dont le secret de fabrication est jalousement gardé, la fameuse tropézienne des Paluds de Noves a vu sa réputation proliférer au-delà du département et était particulièrement appréciée des coureurs. La recette a été transmise à la famille Gaillardet qui lui a succédé lorsque l’heure de la retraite a sonné en 2007.
Amoureux de son village, Gilbert s’est investi dans la vie du hameau, en entrant au conseil d’administration du club Taurin en 1972. Cette passion débordante pour les « bious » l’a guidé durant 54 années au sein de cette association. Les anciens se souviennent encore de ses comptes rendus pagnolesques lors des assemblées générales.
En 1973 il a intégré l’Union Sportive Palunaise pour assumer le poste de commissaire de courses cyclistes. Puis il a durant de nombreuses années ouvert les compétitions organisées par l’USP, au volant de ses différentes Citroën :GS, BX et Xantia. Tous phares allumés et le klaxon actif, il annonçait l’arrivée des coureurs avec le fanion du club coincé dans la vitre de la portière avant. Il avait pris l’habitude de rouler devant le peloton, ni trop loin, ni trop près des coureurs, sur ce circuit de la Draillette qu’il connaissait par cœur. En passant devant le podium qui était installé sur la camionnette d’André DELEGUE, elle-même adossée au platane dans l’angle du parking du Café du Siècle face à la boucherie GUERIN, il était informé du nombre de tours restants à accomplir.
Il a été Vice-Président de l’USP de 1980 à 2008. Amoureux de la petite reine, il a accompagné les fameux coureurs des paluds lors de quelques sorties d’entrainement et a même pris le départ de la course du 1er mai 1978 sous la pluie, aux côtés des licenciés du club, Alain CŒUR, les jeunes Pierre FERRIER, Yvan DELEGUE, Jean Claude SOLAT, Martial CROUZET, tous enfants du village, ainsi que Robert CIONINI qui en signant sa première licence à l’USP, a entrainé avec lui le retour de Serge BOREL, qui était absent des courses de la région depuis 1971.
Né en janvier 1948, Gilbert GRET s’est éteint à 76 ans en toute discrétion, le lundi 6 mai 2024 dans son sommeil, au bout de deux années difficiles, au cours desquelles chaque jour apportait sa peine. Il se voyait diminuer physiquement, à tel point qu’il s’en était épanché à son entourage.
Avant d’être inhumé au cimetière de Mollégès, le club Taurin des Paluds de Noves lui a rendu un bel hommage dans les arènes du village, en lui permettant d’être une dernière fois présent à l’appel de « Carmen », célèbre musique issue de l’opéra de Bizet, que les raseteurs apprécient lors des courses camarguaises.
Une cérémonie religieuse dans l’église de Mollégès a permis de découvrir les talents oratoires du curé de cette paroisse, et au cimetière, Agnel Bono a prononcé un discours éloquent rappelant avec brio quelques événements marquants de cet homme discret et respecté de tous :
2018 il fut honoré par le club taurin et reçu le diplôme d’honneur pour service rendu au club Taurin.
2020 il fut décoré de la médaille d’Honneur de la ville de Noves.
Le Président Luc Ferrier et l’ensemble des membres de l’Union Sportive Palunaise présentent leurs sincères condoléances à Elisabeth son épouse, Elodie sa fille et Lizio son petit-fils.